Chine : le nouveau champ de bataille dans la lutte contre la captivite des baleines et des dauphins.

WDC - WHALE AND DOLPHIN CONSERVATION

La campagne anti-captivité de la fondation WDC a toujours eu une large portée internationale, mais depuis une dizaine d'années, il devient évident que le prochain grand champ de bataille dans la lutte pour mettre fin à cette pratique cruelle et dépassée est la Chine. Il y a quelques années, nous nous sommes associés à d'autres organisations internationales de conservation et de protection et avons rejoint l'Alliance chinoise pour les cétacés (CCA). Cette plateforme nous a donné une voix puissante pour sensibiliser et éduquer le public chinois sur les problèmes de bien-être des baleines et dauphins (cétacés) qui, capturés à l’état sauvage, mènent de tristes vies dans les parcs océaniques de toute la Chine continentale.

Depuis de nombreuses années, les installations chinoises font venir des bélugas sauvages de Russie et des dauphins issus des chasses en battue de Taiji au Japon, mais aussi des orques sauvages de l'Extrême-Orient russe depuis 2013. Au cours des années suivantes, un nombre constant d'orques a été transporté vers la Chine pour satisfaire la demande due à la montée en flèche du nombre de parcs marins (tous avec des carnets de commandes pleins) désireux d'exposer des baleines et des dauphins.

Le travail de l'Alliance chinoise pour les cétacés a permis d'établir qu'en 2021, 85 installations détenaient des baleines et des dauphins en captivité et que 34 autres parcs étaient en cours de construction. On estime qu'un total de 1 082 cétacés est détenu, ce qui représente une hausse de 80 % en seulement cinq ans.

On recense actuellement 15 orques capturées à l'état sauvage en Chine, la plupart étant détenue au Chimelong Ocean Kingdom dans la province de Guangdong. En 2015, Chimelong a annoncé que neuf orques - cinq mâles et quatre femelles - deviendraient le nouvel épicentre de reproduction du pays. Ce mois-ci, nous avons appris que Cookie, l'une des orques du parc océanique Haichang de Shanghai, a donné naissance à un petit qui, selon les sources, ne serait pas en bonne santé. On estime que Cookie elle-même n'avait que trois ans lorsqu'elle a été enlevée à sa famille en Russie en 2015.

Le « grand pare-feu » de la Chine ne permet pas la présence de plateformes de réseaux sociaux internationales telles que Facebook ou Twitter dans le pays. Le gouvernement chinois contrôle la totalité du contenu Internet et restreint, supprime ou interdit les contenus qu'il juge ne pas être dans l'intérêt de l'État.

Le travail de l'Alliance chinoise pour les cétacés s'est appuyé sur Weibo, une plateforme de médias sociaux extrêmement populaire dans le pays, pour documenter ses enquêtes sur les parcs marins et exposer les problèmes et les pratiques scandaleuses relatifs au bien-être de ces animaux captifs. La CCA a exposé publiquement plus de 300 problèmes liés au bien-être des cétacés à ses 150 000 membres sur Weibo. Chaque année, plus de 60 millions de lecteurs voient ces publications.

En conséquence directe des enquêtes de la CCA et de l'opposition croissante du public, douze cirques de mammifères marins ont cessé leur activité faute de permis.

Depuis 2014, les membres de l'ACC et les experts en mammifères marins invités ont donné un grand nombre de présentations et participé à de nombreux événements pour informer le public des problèmes de bien-être et de conservation associés à la capture et à la détention de cétacés. Ces événements physiques ont atteint un public de plus de 25 000 personnes.

Grâce à la nouvelle collaboration WDC - ORCA, notre travail en Chine va maintenant pouvoir passer au niveau supérieur. Cela permettra à notre coordinateur en Chine de développer et d'accroître notre rayonnement international en développant notre site Web et nos plateformes de réseaux sociaux anglophones. Ce travail crucial facilitera un plus ample flux d’informations en anglais, qui pourront ensuite être utilisées pour braquer les projecteurs internationaux sur la captivité des baleines et des dauphins dans le pays.

Le besoin n'a jamais été aussi grand. Tout récemment, un établissement néerlandais, le Dolfinarium Harderwijk, a annoncé son intention d'expédier huit grands dauphins (ainsi que des otaries et des morses) vers un établissement en Chine. Cette information fait suite à de préoccupations des autorités néerlandaises concernant les conditions et les pratiques du parc. D'un côté, c'est une bonne chose qu'un État membre de l'UE se préoccupe du bien-être des dauphins. Cependant, déplacer ces créatures sensibles et socialement complexes à l'autre bout du monde vers un avenir incertain, qui impliquera sans aucun doute la reproduction et les spectacles, n'est pas du tout dans l'intérêt des dauphins ! Il est certainement préférable que l'installation néerlandaise envisage l’option d’un sanctuaire de retraite pour ses dauphins, comme celui que la WDC a développé en Islande, en partenariat avec SEA LIFE Trust Beluga Whale Sanctuary. Là, des bélugas capturés à l'état sauvage et auparavant captifs ont été déplacés d'un réservoir en béton à Shanghai vers un sanctuaire en eau libre au large de la côte sud. Ce projet novateur est une première mondiale et constitue un modèle à suivre pour les autres sites similaires.

La précieuse contribution d'ORCA à notre travail crucial permet de faire évoluer les mentalités vers une attitude plus éclairée et plus respectueuse du bien-être animal, dans le but ultime de mettre un terme à la souffrance de ces magnifiques créatures au seul nom du « loisir ».