Intelligence emotionnelle : La clé de la performance athlétique?
The ironminds
28 mars 2022
Aux Championnats du monde Ironman de 2010, l'éventuel vainqueur Chris McCormack était suivi de près par Andreas Raelert qui se rapprochait de plus...
Pour tout athlète professionnel, les lésions font partie du jeu. C’est un désagrément auquel il faut faire face à un moment ou à un autre de sa carrière sportive.
Pour tout athlète professionnel, les lésions font partie du jeu. C’est un désagrément auquel il faut faire face à un moment ou à un autre de sa carrière sportive. Les sportifs d’élite passent parfois par des moments très difficiles, et ce sont ces moments qui nous font réaliser à quel point la vie d'un athlète est incroyable.
C'est le cas du triathlète professionnel et ambassadeur ORCA Richard Murray, qui, après avoir été diagnostiqué en juin dernier d’un problème cardiaque, a affirmé : « Le triathlon est un sport incroyable. Il m'a permis de voyager dans le monde entier, de rencontrer des gens extraordinaires, de faire ce que j’aime, et de vivre de nombreuses expériences tout en pratiquant mon sport préféré ».
Les blessures sont là pour nous mettre au défi et pour nous pousser davantage à faire ce que l'on aime. Murray développe : « Je réalise que cette partie de ma vie est un challenge de taille, et je ferai tout ce que je peux pour avancer, dans le sport comme dans la vie ».
« La pression de la compétition et des performances au plus haut niveau sera toujours présente et j'ai conscience que je dois continuer à travailler pour m'améliorer et trouver les moyens de pratiquer ce sport de manière sûre », ajoute-t-il. En ce sens, le triathlète sud-africain souligne que le sponsoring est un facteur très important pour un athlète professionnel : « Pour moi, les performances en natation sont essentielles pour être compétitif, et j'ai beaucoup de chance de bénéficier du soutien d'Orca pour m’aider à atteindre mes objectifs », conclut-il.
LE FACTEUR PSYCHOLOGIQUE
Comment une lésion peut-elle affecter un athlète d'élite sur le plan psychologique ? Eduardo Amblar, psychologue du sport au Centre d’Alt Rendiment (CAR) de Sant Cugat, à Barcelone, se base sur son expérience professionnelle pour nous donner des conseils visant à répondre à cette question.
Lorsqu'un athlète subit une blessure grave, « s'il ne sait pas comment gérer correctement la situation, en plus d'altérer son activité sportive, il peut développer des symptômes qui affecteront également les sphères personnelle, familiale et sociale. » En d'autres termes, si la blessure n'est pas gérée de manière appropriée, l'athlète peut souffrir de pensées pessimistes, d’isolement social et de sautes d'humeur, ou alimenter des sentiments négatifs tels que la peur, la colère et l'insécurité. Une symptomatologie qui, selon Amblar, affecterait la sphère personnelle, familiale et sociale de l'athlète.
« Si ces symptômes persistent dans le temps, la récupération s’en verra également affectée, car une humeur à tendance dépressive peut ralentir le rétablissement après une lésion », explique le psychologue du sport. Il ne faut pas oublier que, dans le sport, la blessure est certainement l'un des choses les plus perturbantes sur le plan psychologique pour l'athlète. Comme le souligne Amblar, « un athlète vit à travers son sport et pour son sport, et un contretemps de ce type peut fortement déstabiliser son état d'esprit ».
Face à cette situation incertaine, l'expert du CAR de Sant Cugat met en avant plusieurs techniques qui permettent à l’athlète professionnel de retrouver confiance en lui. Tout d'abord, il estime que « le travail doit être basé sur les preuves de la blessure et du processus de récupération », notamment parce que « l'incertitude est ce qui génère le plus d'anxiété et que, plus nous avons d'informations sur l'étendue de la blessure, mieux c'est », souligne-t-il.
L'étape suivante consiste à rechercher des stratégies pour faire en sorte que, dans la mesure du possible, l'athlète conserve les mêmes habitudes qu'avant la blessure : présence aux entraînements, heures de repas, repos, etc. Tout cela dans le but de ne pas s'éloigner de la dynamique de travail antérieure à la blessure.
Enfin, le médecin, le physiothérapeute, l'entraîneur et l'athlète fixent ensemble les objectifs de travail pour l'ensemble du processus de récupération. Des objectifs permettant à l'athlète de s'impliquer dans le processus. « Il s'agit de déterminer clairement les phases de récupération et le travail à effectuer au cours des différentes phases », conclut le psychologue du sport.
LE RÔLE DU PHYSIOTHÉRAPEUTE
Les physiothérapeutes ont également une place importante dans la vie d'un athlète professionnel, comme le triathlète Richard Murray. Un grand nombre d'athlètes se rendent chez le physiothérapeute pour faire traiter leurs lésions ou simplement pour récupérer après un entraînement exigeant ou une compétition éprouvante.
Víctor Millán, physiothérapeute au Centre Fisiològic et spécialiste à la Clínica del Corredor, explique que « la plupart des lésions sont le résultat d'une surcharge ». Chez les sportifs d'élite, « les tendinopathies d'Achille, les tendinopathies rotuliennes, les fasciopathies plantaires et les pubalgies sont fréquentes ». Les « tendinopathies d'épaules » sont également très fréquentes chez les triathlètes, en plus des lésions typiques du coureur, ajoute M. Millán.
Dans de nombreux cas, le physiothérapeute étant le premier professionnel à avoir affaire à l'athlète lorsque la blessure survient, il joue aussi un rôle dans le soutien moral de celui-ci, sans que ce rôle ne lui soit attribué. Principalement parce que l'athlète est en train d'assimiler ce qui vient de lui arriver. « Souvent, la pratique même du physiothérapeute, qui inclut l'éducation sanitaire sur la gestion de la douleur, a un effet bénéfique sur la psychologie du sportif », explique l'expert. Il ajoute que malgré cela, « les physiothérapeutes ne doivent pas jouer les psychologues, mais doivent savoir orienter les athlètes vers ces professionnels lorsque nécessaire ».
On parle beaucoup de la ‘résilience’ chez les sportifs professionnels, c'est-à-dire la capacité à s'adapter aux difficultés telles que les blessures. Millán met cet aspect en avant car « plus le niveau d'exigence personnelle de l'athlète est élevé, plus il est résilient face aux lésions ». Principalement parce que leurs objectifs sportifs, leur prestige professionnel et leurs moyens de subsistance, tels que les sponsors et les bourses, sont en jeu. « Il existe de nombreuses raisons pour se conditionner à surmonter une lésion avec force, mais cela peut aussi engendrer une augmentation de l'anxiété, ce qui n'aide pas au processus de récupération », dit-il.
En résumé, chez les athlètes d'élite tels que Richard Murray, une lésion est synonyme d’obstacle dans leur carrière sportive, mais leur résilience et leur tolérance à la souffrance leur permettent de continuer à se battre pour pratiquer un sport aussi spécial et sacrificiel que le triathlon.
28 mars 2022
Aux Championnats du monde Ironman de 2010, l'éventuel vainqueur Chris McCormack était suivi de près par Andreas Raelert qui se rapprochait de plus...
16 décembre 2021
Rachel Klamer, triathlète professionnelle Orca, trois fois championne olympique des Pays-Bas, nous parle de son lien avec la mer et la natation...
1 juin 2021
Quand on parle de spécialistes de la moyenne distance, les premiers noms qui viennent à l'esprit sont Emma Pallant, Imogen Simmond et Pablo Dapena...