Intersaison - Le défi de la natation en eau froide

Chamonix, ville de montagne prospère la plupart de l’année, connaît un changement important en automne. Les remontées mécaniques cessent de fonctionner, les touristes s’en vont et les locaux profitent d'un répit bien mérité. 

 

 

De nombreux commerces ferment leurs portes temporairement pour reprendre leur souffle entre l’été effervescent où les randonneurs abondent et la saison des sports d’hiver. C’est comme si le temps ralentissait. Il est facile de se sentir désorienté, et mon engouement habituel pour les aventures alpines faiblit quelque peu. Cependant, cet automne me réservait autre chose : j’allais mettre au défi ma résilience en reprenant la natation en eau froide.

 

Le challenge que je me suis proposé consistait à nager dans un lac (ou rivière) différent tous les jours pendant un mois. Dans quel but ? Sentir les nombreux bienfaits physiques et mentaux documentés de l’eau froide et me donner une bonne raison d’explorer les nombreux sites de natation incroyables de Chamonix. J'ai contacté mon acolyte d’aventure Jess, que je n’ai pas eu besoin de convaincre, et à la mi-automne, nous nous sommes lancés à la conquête du froid.

 

 

Je me dois toutefois de souligner un point important : Je ne suis en aucun cas un nageur professionnel mais ma passion pour les aventures aquatiques sauvages est inébranlable. Après une randonnée vers notre premier site, Lac Bleu, un petit lac paisible situé à 2000 mètres d’altitude sous l'œil vigilant des pics emblématiques de Chamonix, j’ai pataugé dans l’eau glacé à 6° le plus calmement possible. Mon cœur s'accélérait à chaque pas et l’adrénaline se répandait dans mes veines. Cette bataille intérieure s'intensifia jusqu’à ce que je m’immerge entièrement dans l’eau glacée. Nous avions très bien démarré, et bien que j’aie trouvé cela difficile, je me suis senti vraiment bien après et j'ai su que le mois à venir allait être extraordinaire.

 

Quelques semaines après le début de notre challenge, nous avons découvert des recoins auparavant inexplorés de la vallée. Nos missions quotidiennes devinrent les faits marquants de nos journées, et fréquemment gâtés par le temps, les nuances automnales rouges et orangées semblaient s'intensifier de jour en jour.

 

Ma détermination mentale face à l’eau froide se renforçait progressivement. Je nageais parfois pendant 10 minutes sans combinaison et, à ma grande surprise, jusqu’à plus d'une demi-heure avec la combinaison thermique Vitalis. Je terminais toujours mes séances de natation par une trempette énergisante, mais la combinaison m'a permis de m’entraîner exhaustivement, en prolongeant ma saison de natation et en profitant ainsi de nombreux avantages liés à l'eau froide.

 

 

Des études suggèrent que même dans une eau à 14°, le taux de dopamine dans le sang

peut augmenter de 250 %. La dopamine, hormone naturelle et neurotransmetteur, est reconnue pour son effet amplificateur de la motivation et de l’attention, et elle est très probablement un facteur significatif dans les liens souvent mis en avant entre l’eau froide et les bienfaits mentaux. Jess et moi avons découvert une piscine naturelle à la fin de l’impressionnant glacier Les Bossons partant du Mont Blanc lui-même. 

 

Prêts à nous mettre au défi, nous nous sommes embarqués dans une randonnée aventureuse à travers la moraine et les dalles rocheuses. En prenant la température de l'eau, comme à notre habitude avant nos baignades quotidiennes, nous avons été étonnés de constater qu'elle atteignait 0,6 °C. Je n'avais pas réalisé que l'eau douce pouvait être aussi froide sans être gelée, et même si nous étions tous les deux un peu nerveux, nous avions fait trop de chemin pour rentrer bredouilles. Cette journée était dépourvue de couleurs et de chaleur, mais motivés par les paysages glaciaires épiques qui nous entouraient, nous avons poursuivi notre challenge. Le confort de vêtements chauds et d'une tasse de thé après la baignade était encore plus agréable que d'habitude, et nous étions exaltés d'avoir nagé dans un endroit si extraordinaire.

 

 

Au fil des jours, les températures commençaient à baisser, alors que l'hiver répandait progressivement une couche de glace à travers les Alpes. Nos lacs de montagne étaient à présent entièrement gelés, et pourtant, je me sentais bien mieux dans l’eau froide qu’auparavant. Pour moi, il ne s’agissait pas de nager pour la compétition mais pour l’aventure, et pour profiter de moments incroyables dans la nature qui resteraient à jamais gravés dans ma mémoire. Se jeter à l’eau n’est pas facile, mais pour toute personne cherchant à passer du temps à l’extérieur tout en améliorant son bien-être, je ne saurais trop le recommander.

 

Rédaction par @aaronrolph

Avec la participation de @jess.k.clark

Et le soutien de @orcasportswear