Intelligence emotionnelle : La clé de la performance athlétique?
The ironminds
28 mars 2022
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Ce matin, je me suis réveillée et j'ai regardé mon téléphone, comme je le fais la plupart du temps, pour m'assurer que je n'ai rien d'urgent à faire et pour avoir une idée de ce qui se passe dans le monde
SARA GROSS - Ironman champion, PhD in Women's History.
Ce matin, je me suis réveillée et j'ai regardé mon téléphone, comme je le fais la plupart du temps, pour m'assurer que je n'ai rien d'urgent à faire et pour avoir une idée de ce qui se passe dans le monde avant de me lever et de me servir un café.
Le monde se remet peu à peu d'une pandémie mondiale au cours de laquelle certains pays et certaines catégories démographiques ont manifestement mieux résisté que d'autres, où le fossé entre les plus favorisés et les plus démunis s’est creusé davantage ou est simplement devenu plus visible qu'avant. Les pays avec un taux plus élevé de pauvreté ont été les plus touchés et, aux États-Unis, les femmes et les personnes de couleur ont subi plus fortement les pertes d'em-ploi et les difficultés financières.
Ce matin, mes réseaux sociaux ne parlent que de Sha'Carri Richardson, la sprinteuse améri-caine qui a écrasé la concurrence lors des essais olympiques avant de tester positive à la mari-juana peu de temps après, de la décision de la Fédération internationale de natation (FINA) de ne pas autoriser les bonnets de natation conçus pour les cheveux crépus naturels et des athlètes féminines africaines interdites en raison de leur taux de testostérone naturellement élevé. Sans parler du débat qui fait rage sur la définition de la « femme » dans les sports d'élite... et la liste est encore longue.
Et là, je suis assise devant une page blanche sur mon ordinateur, censée écrire un article sur « l'unité dans le sport » et je ne peux m'empêcher de réfléchir à deux fois au sujet. Le sport nous rapproche-t-il vraiment, ou nos jeux favoris nous donnent-ils un motif de plus pour diviser les classes sociales et justifier des décisions racistes et sexistes afin de désigner un « gagnant » ?
SI LE SPORT N’EST PAS SYNONYME D'UNITÉ, ALORS Á QUOI RIME-T-IL ?
Alors que le triathlon reprend ses droits et que nous retrouvons une dynamique d'« unité » phy-sique, on pourrait dire « oui, le sport nous rassemble et crée l'unité », mais si cette unité existe aux dépens des athlètes noirs, des femmes transgenres ou des femmes ayant un avantage hormonal naturel, peut-on vraiment parler d'unité ou sommes-nous simplement en train de fer-mer les yeux ?
Je tiens à être claire sur un point vraiment important : le sport doit rester une force du bien, ras-sembler les gens, il doit nous unifier. Laissez-moi vous expliquer pourquoi :
Si l’on ne cultive pas l'unité dans les choses simples comme taper dans un ballon ou faire la course, alors quel espoir avons-nous de trouver l'unité dans des actions plus importantes comme l'aide aux communautés démunies, le nettoyage des océans ou la lutte contre le changement climatique ?
Franchement, s'il s'agit de sport, mieux vaut faire les choses bien.
Si le sport est un microcosme de la société (et je pense que c'est le cas), nous devons pouvoir être unis lorsque les enjeux sont relativement faibles (par exemple, qui a le mieux tapé dans le ballon ?), de sorte que lorsque les enjeux sont importants (par exemple, comment s'assurer que tout le monde peut manger à sa faim aujourd'hui ?) nous disposions des compétences néces-saires pour prendre des décisions importantes.
MON HÉRITAGE EN TANT QUE FEMME DANS LE TRIATHLON
En tant que personne ayant évolué dans un environnement sportif axé sur l'égalité des sexes, je peux personnellement vous dire combien cela a fait la différence pour moi et pour de nom-breuses femmes triathlètes dans le monde.
Comme je l'ai écrit dans d'autres articles, le triathlon est né à une époque où l'égalité des sexes était un mandat central du Comité international olympique (CIO) et où des efforts stratégiques étaient déployés pour développer le triathlon d'élite féminin dans le but d’en faire un sport olym-pique.
En 1989, des triathlètes professionnels, femmes et hommes, ont perturbé ensemble la première réunion de la toute jeune Fédération internationale de triathlon (ITU) en France pour réclamer l'égalité des prix. Entre le mandat du CIO et cette « prise d'assaut » au sens figuré, un précédent dont nous nous écartons rarement a été créé dans notre sport.
L'unité, par définition, signifie « caractère de ce qui est unifié, formant un tout » et j'ai clairement senti que j'appartenais à la famille du triathlon, grâce à cet héritage d'égalité des sexes.
CONTRIBUER Á L’UNITÉ SPORTIVE
Alors que les compétitions reprennent dans le monde entier et que nous retrouvons nos parte-naires pour participer ensemble à des courses, avec des objectifs communs de santé, de forme physique et d'amélioration de nos performances, je voudrais également mettre notre commu-nauté au défi de regarder autour d'elle et de se demander « qui inclut-on au sein de notre unité et qui laissons-nous de côté ? ».
Une façon très pratique de favoriser consciemment l'unité est de se demander comment vous pouvez y contribuer, et comment les décisions que vous prenez affecteront les autres. Puis, une fois que vous avez identifié vos opportunités de contribution, examinez la décision que vous pre-nez sous différents angles de vue. Demandez à ceux qui vous entourent comment votre déci-sion pourrait les affecter. Je peux presque garantir que, la semaine dernière, la personne de la FINA qui a pris les décisions relatives aux bonnets de natation n'a pas tenu compte des cheveux crépus naturels. Et quelle que soit la science responsable de la définition du terme « femme » dans le cadre du sport, sa méthodologie présente des lacunes importantes.
Si nous nous engageons tous à élargir notre réflexion, alors oui, le sport restera une force unifi-catrice aujourd'hui et à l'avenir.
À PROPOS DE SARA GROSS
Sara Gross est double championne Ironman et titulaire d’un doctorat en histoire des femmes. Elle a fondé Feisty Media, « le paradis des sportifs et fougueux assumés » en 2017 afin de faire entendre les voix fraîches et actuelles du triathlon et autres disciplines. Sara vit à Victoria, en Colombie-Britannique, avec sa fille Rosalee.
À PROPOS DE FEISTY MEDIA
Feisty Media est une société de médias progressiste créée pour les « sportifs et fougueux assumés ». Fondé en 2017 par la championne Ironman et docteure Sara Gross, Feisty héberge désormais 8 podcasts dont IronWomen, Girls Gone Gravel et Hit Play Not Pause. Feisty informe et divertit son public chaque jour sur Instagram et TikTok et organise des événements tels que le Women's Performance Summit et le Feisty Menopause Summit.
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